Le préfet de l’Hérault s’interroge sur l’éducation et l’autorité parentale : “Deux claques et au lit !”

0
1272

Suite à un weekend teinté d’actes de violence et de pillages à Montpellier et Béziers, le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, a donné une interview à France Bleu Hérault où il pousse les parents des jeunes fauteurs de troubles à assumer leurs responsabilités.

Hugues Moutouh, le préfet de l’Hérault, était l’invité de France Bleu Hérault ce lundi matin. Il a dressé un bilan des émeutes qui ont eu lieu à Montpellier et Béziers durant quatre jours. Les dégradations sont très importantes, touchant tant les bâtiments publics que les commerces et boutiques privées, ainsi que les locaux associatifs. Les images ont été frappantes, en particulier le bureau de poste de la Mosson qui a été complètement incendié suite à un pillage.

À Béziers, plusieurs lieux dont le centre culturel Albert-Camus, l’extension de la mairie qui délivrait des documents administratifs comme les passeports et les cartes d’identité nationales, ainsi que la mission locale, ont aussi subi des dégâts. La liste des bâtiments publics et associatifs impactés est encore longue.

En ce qui concerne les commerces, plusieurs boutiques ont été pillées, dont une dizaine à Montpellier, telles qu’Orange, Bouygues, Marionnaud, Aldi, et la liste est encore longue.

Bien que le bilan chez nous soit peut-être moins lourd que dans d’autres grandes métropoles telles que Marseille ou Lyon, il demeure déjà beaucoup trop important.

Le préfet a souligné que parmi les 48 individus qui ont été appréhendés, un grand nombre sont des mineurs, généralement jeunes, pour une variété d’infractions, comprenant notamment des actes de violence à l’encontre des forces de l’ordre, des pompiers, ainsi que des actes de vandalisme, des vols, ou encore des incendies intentionnels. Une attention permanente est accordée aux quartiers de l’Hérault. “Je ressens à la fois une grande colère et un profond dégoût face à ce qui s’est produit.”

“Pour moi, il est essentiel que chacun assume ses responsabilités.”

“Il est essentiel de souligner que les quartiers de la politique de la ville de notre département sont constamment sous le regard attentif des autorités publiques. La politique urbaine et la rénovation sont mises en œuvre à cet effet.”

à ne pas manquer  Chèque énergie : découvrez la date limite pour recevoir cette aide et les surprenantes modifications du plafond d'éligibilité

À La Devèze, où de nombreuses détériorations se sont produites, nous avons injecté 60 millions d’euros, tandis qu’à la Mosson, le plan de rénovation urbaine représente 180 millions d’euros. “Affirmer que les quartiers en France sont abandonnés est tout simplement un mensonge. Il n’est pas surprenant que les enfants, élevés sans aucune discipline, se comportent de manière violente envers la police dès l’âge de 12 ans. La solution préconisée consiste à leur administrer deux claques et les envoyer au lit.”

“La prise de conscience de nos responsabilités envers les enfants ne doit pas se faire seulement lorsqu’ils deviennent adolescents, mais dès leur naissance. L’éducation n’est pas un phénomène qui s’active soudainement à la naissance ; c’est un processus continu. Si nous donnons naissance à des enfants, il est de notre devoir de nous en occuper dès le début.”

“Si, malheureusement, nous les laissons grandir sans cadre durant leurs douze ou treize premières années, il ne faut pas s’étonner de les voir, à cet âge, s’adonner à des actes de vandalisme tels que caillasser des véhicules de police ou commettre des pillages.”

“Je suis conscient que le Parlement ait interdit ces agissements en 2019, mais soyons honnêtes entre nous : si jamais vous rattrapiez votre enfant en train de descendre dans la rue pour brûler des voitures de police, les caillasser des pompiers ou piller des magasins, quelle serait la méthode à adopter ? Deux gifles et au lit ! C’est ce que nos grands-parents faisaient, et je pense que c’était une méthode appropriée.”

Un jeune âgé de quatorze ans a été découvert en flagrant délit de vol dans un commerce en compagnie de son beau-père. Est-ce là le reflet d’une éducation exemplaire ?

La mise en péril de son enfant mineur est un acte répréhensible selon la loi pénale, avec une peine pouvant aller jusqu’à deux ans de prison et une amende pouvant atteindre 30 000 euros. Dans le Code civil, il existe une notion appelée l’autorité parentale, qui englobe un ensemble de droits et de devoirs visant à protéger les intérêts exclusifs des enfants.

Il est à noter qu’à Montpellier, un jeune adolescent âgé de 14 ans a été appréhendé en compagnie de son beau-père alors qu’ils pillaient un magasin.

à ne pas manquer  Fonds Marianne : le projet de Marlène Schiappa provoque une vague d'indignation

“Cette situation nous amène à nous interroger sur l’éducation dispensée à ces jeunes, ainsi que sur le sens moral qui prévaut chez les enfants et leurs parents. Les jeunes sont épuisés à cause de leur course inlassable et rapide. Pendant la nuit de dimanche à lundi, il n’y a eu aucun incident important à signaler, à l’exception de trois jeunes qui ont été arrêtés avec des jerricans.”

“Ces jeunes semblaient produits les signes de fatigue, probablement dus à leurs courses nocturnes intenses. De plus, ils étaient conscients de la présence des forces de l’ordre et de la répression qui s’exerce à leur encontre. Ils savent qu’ils ne sont plus en mesure d’agir en toute impunité, car ils manquent de courage. Il ne faut pas se faire d’illusions. Je pense que c’est grâce à la réponse policière et judiciaire forte et présente qu’ils se montrent moins enclins à se livrer à des actes de violence. Je suis consterné parfois par les discours qui encouragent ces actes répréhensibles.”

“Un exemple concret de cela serait le tag sur l’Arc de triomphe à Montpellier, probablement commis par des militants d’extrême gauche, arborant les slogans classiques des manifestations de ce mouvement.”

“Nous observons également des dommages causés à un bâtiment historique. A mon avis, il est primordial que chacun assume ses responsabilités, que ce soit la classe politique ou les parents.”