TikTok : trois questions concernant l’interdiction de l’application chinoise dans les institutions et États occidentaux

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le réseau social TikTok est interdit dans plusieurs pays

Les autorités européennes ainsi que les autorités américaines sont particulièrement préoccupées par la possibilité que Pékin puisse avoir accès aux informations des utilisateurs de la plateforme.

Plus d’un milliard d’utilisateurs, une énorme popularité auprès des jeunes, c’est pourtant une source d’inquiétude croissante dans un certain nombre de pays occidentaux. Face au phénomène TikTok, un certain nombre d’institutions ou de gouvernements adoptent des mesures pour interdire aux employés d’utiliser l’application. Le 28 février, le Parlement européen a ordonné aux députés européens et aux employés de l’institution de retirer TikTok de leurs téléphones au travail avant le 20 mars, selon les informations de France Télévisions.

En cause, la société mère de TikTok et la société chinoise ByteDance. Les Occidentaux s’inquiètent de la possibilité pour Pékin d’accéder, via cette application, aux données personnelles des utilisateurs du monde entier.

France Info répond à trois questions sur les restrictions imposées ces dernières semaines.

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Quels sont les États à qui l’on a interdit d’utiliser TikTok pour leur fonctionnaire ?

Le gouvernement américain a été le premier à agir. Aux États-Unis, une loi signée par le président Joe Biden en janvier bloque le téléchargement et l’utilisation de TikTok sur les appareils utilisés par les employés fédéraux américains. Une vingtaine d’États américains ont pris des mesures similaires pour leurs employés. Les fonctionnaires de l’administration Biden avaient 30 jours pour retirer le réseau social chinois de leurs téléphones. Les agences fédérales américaines doivent s’assurer que leurs appareils ne sont pas équipés de l’application pour la vidéo dans un délai de 30 jours, selon l’ordonnance du Bureau de la gestion et du budget de la Maison-Blanche en date du 27.

La Commission européenne a suivi la ligne directrice de Washington. Le 23 février, la Commission a dû interdire l’application sur les appareils utilisés par les 32 000 membres de son personnel. Ceux-ci doivent attendre le 15 mars, date limite pour supprimer le programme de leurs appareils de travail (téléphones, tablettes, téléphones, etc.), a précisé Bruxelles. Ils doivent également retirer TikTok de leurs appareils personnels lorsqu’il contient des applications approuvées pour une utilisation dans un cadre professionnel (applications de vidéoconférence par courriel, etc.) afin de “protéger les données de la Commission“.

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Le gouvernement canadien a annoncé quelques jours plus tard qu’il allait retirer TikTok des téléphones portables qu’il donne à ses employés. Le bureau du commissaire canadien à la protection de la vie privée a ouvert une enquête sur l’application pour déterminer si elle est conforme aux lois canadiennes.

Le Parlement danois a demandé, mardi, à ses membres et à son personnel de supprimer l’application de leurs appareils mobiles.

Qu’en est-il en France ?

En France, le ministère des Armées étudie un ensemble de “bonnes pratiques” concernant l’utilisation de la plateforme de médias sociaux et envisage de “décourager” son utilisation à des fins militaires, selon les informations de France Info.

D’autre part, le Sénat devrait lancer cette semaine une commission d’enquête sur le sujet, avec l’intention de faire des recommandations, voire un projet de loi, d’ici à l’été.

Quelles sont les motivations de ces interdictions ?

Les États et institutions occidentaux mentionnés ci-dessus craignent que le régime chinois n’ait accès aux informations des utilisateurs de TikTok. Les législateurs américains considèrent l’application comme une attaque contre la sécurité de notre nation. “Le problème principal est que TikTok est contrôlé par ByteDance, qui est sous la supervision directe du Parti communiste chinois“, a expliqué Mike Gallagher, membre républicain de la Chambre des représentants, sur CNN en décembre.

Explication similaire du point de vue du Canada qui explique la décision prise “comme une étape préventive“. “Sur un appareil Android et les méthodes de TikTok pour la collecte de données permettent un large éventail d’accès au contenu du téléphone“, a déclaré Mona Fortier qui est la présidente du Conseil du Trésor dans le gouvernement Trudeau.

De son côté, l’exécutif européen a justifié sa décision par la nécessité de protéger la “Commission des cybermenaces. Il est de notre devoir de répondre aussi rapidement que possible à toute cyberattaque“, indique un communiqué. “La Commission a, dès le début de sa mission, mis l’accent sur la cybersécurité, la sécurité de ses employés ainsi que de tous les employés travaillant au nom de l’institution.“, a déclaré le commissaire à l’industrie, Thierry Breton, devant les médias le 23 février. Sans donner plus de précisions. “Nous n’avons aucune obligation d’expliquer les raisons pour lesquelles nous prenons [de telles] décisions, des choix“, a-t-il insisté.

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Copenhague De son côté, Copenhague a été cité mardi comme présentant un “risque d’espionnage“. En revanche, le député français EELV David Cormand a été plus direct au micro de France Info : “C’est une très mauvaise idée de rejoindre ce réseau social qui est vraisemblablement utilisé par la Chine pour accéder à de nombreuses informations“.

Comment le réseau social TikTok se protège-t-il ?

La société a pris diverses mesures pour convaincre les autorités américaines que les données des utilisateurs américains de la plateforme sont en sécurité, notamment en les plaçant sur des serveurs aux États-Unis. La plateforme a admis que ses employés en Chine ont pu accéder à ces informations, mais a précisé que cela s’est fait dans une structure extrêmement stricte et limitée. “Le Parti communiste chinois (PCC) n’a pas demandé que nous divulguions ces informations“, a régulièrement déclaré TikTok, selon l’AFP. “Nous n’avons fourni aucune information concernant les utilisateurs américains au PCC et nous ne partagerons aucune information si on nous le demande.

En décembre, ByteDance a également pu indiquer à l’AFP que quelques employés avaient accédé aux données de la plateforme TikTok pour localiser des journalistes afin de trouver des sources qui avaient divulgué des détails aux médias. Dans un communiqué adressé à l’AFP, ByteDance a condamné une “décision malheureuse qui a gravement enfreint son code éthique“.

Cependant, face à la prise de décision des différentes autorités gouvernementales et autres, la plateforme de médias sociaux montre sa désapprobation. “Cette suspension n’est pas une bonne idée et est construite sur des notions erronées. Nous sommes choqués par le fait que la Commission ne nous a pas directement contactés et ne nous a pas donné l’occasion de clarifier notre position“, a déclaré TikTok dans un communiqué suite à la décision de Bruxelles. Un porte-parole de TikTok a exprimé son mécontentement dans un courriel envoyé à l’AFP la “curieuse” décision prise “sans fournir de problème de sécurité particulier” en ce qui concerne l’annonce des autorités canadiennes.